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José Bové : « Les Verts ont toujours été clairs sur l’autonomie »


Julia Sereni le Mercredi 6 Avril 2022 à 12:15

Militant altermondialiste de longue date et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2007, José Bové est à Ajaccio ce mercredi 6 avril. À quelques jours du premier tour, il appelle les Corses à voter pour l’écologiste Yannick Jadot.



José Bové et François Alfonsi ont affirmé leur soutien à Yannick Jadot ce mercredi 6 avril à Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
José Bové et François Alfonsi ont affirmé leur soutien à Yannick Jadot ce mercredi 6 avril à Ajaccio. Photo : Michel Luccioni
« Yannick Jadot et la Corse : Oui à l’autonomie ! » Sur les tracts distribués sur le marché d’Ajaccio ce mercredi 6 avril, le message est limpide. Et il est totalement partagé par José Bové, en déplacement éclair sur l’île, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. « Les Verts ont toujours été clairs sur l’autonomie », rappelle le militant altermondialiste et ancien candidat à la présidentielle de 2007.

« Cela fait partie de la culture des Verts de lutter contre la logique jacobine de l’État français »

Et de retracer l’histoire, souvent commune, des mouvements nationalistes corses et écologistes. « En 1976, quand on luttait dans le Larzac contre l’extension du camp militaire, Max Simeoni est venu, et, depuis, les choses ne se sont jamais séparées », se souvient José Bové. C’est d’ailleurs sous la bannière des Verts que le frère d’Edmond Simeoni entrera au Parlement européen en 1989. Cette proximité de longue date, José Bové la revendique. « Cela fait partie de la culture des Verts de lutter contre la logique jacobine de l’État français », explique t-il.

« Ce qui s’inscrit dans la durée a toujours une signification forte », renchérit le député européen François Alfonsi. C’est pourquoi tous deux appellent à voter pour Yannick Jadot pour ce premier tour de l’élection présidentielle, tout comme Anne-Marie Luciani, troisième de la liste « Ecologia Sulidaria » aux dernières élections territoriales et Fabiana Giovannini, ancienne présidente de l’Office Public de l’Habitat de Haute-Corse. « C’est un candidat qui a des prises de positions importantes par rapport à la Corse et en faveur du climat qui est une question majeure », résume François Alfonsi.

« Il faut beaucoup de sérénité aux Corses pour résister à la tentation de la violence »

​Outre le rappel de cette histoire commune, José Bové livre son analyse de la situation de tension que connait la Corse. « L’État français joue pour que ça craque, et après dit qu’il ne veut pas discuter », accuse t-il, estimant que « Macron a essayé de décrédibiliser le président de l’Exécutif ». « On parle avec Poutine et on ne va pas parler avec Gilles Simeoni ? », glisse Fabiana Giovannini. Comme elle, José Bové se dit « très inquiet » de l’attitude de l’État. « Il faut beaucoup de sérénité aux Corses pour résister à la tentation de la violence », estime t-il.

Parmi les solutions, l'autonomie donc, « de plein droit et de plein exercice », précise Fabiana Giovannini, mais aussi la maîtrise du foncier contre une « logique scandaleuse de spéculation », le développement de la langue et de la culture par la « création d’écoles immersives », ou encore la mise en oeuvre de la souveraineté alimentaire, « c’est-à-dire le droit de se nourrir avec notre propre agriculture ». « Les gens d’ici ont envie d’une paix, mais pas d’une paix des morts », souligne José Bové, en guise de conclusion.